franc11 créateur professionnel
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Posté le: Jeu 03 Fév 2005 2:35 pm Sujet du message: Histoire née d'un cauchemard |
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Cette histoire m'est venu alors que j'étais malade et que je faisais un cauchemard. Bonne lecture
Les lumières m’aveuglent. Le tourbillon d’activités autour de moi m’étourdis. Le froid polaire me glace jusqu’à la moelle. Certains, pendant ces vagues de froid, attrapent la grippe, moi j’ai attrapé autre chose. Quelque chose de plus terrible. On m’a donné du papier et un crayon, car je ne peux plus parler ; en fait, je ne le veux plus.
Lentement, en écrivant le début de mon histoire sur le papier, les souvenirs me reviennent. Je venais d’acheter un collier de perles pour ma femme à l’occasion de notre vingtième anniversaire de mariage. Pas de la camelote, un vrai beau collier qui représentait tous les beaux jours que nous avions passés ensemble. Elle ne devait pas le voir avant le lendemain, alors je l’ai caché sous mon oreiller.
Elle travaillait tard ce soir là, alors je me suis couché avant qu’elle n’arrive. En fait, je n’ai pas vraiment eu conscience du moment de son arrivée, ni qu’elle s’était blottie contre moi cherchant une source de chaleur qui chasserait les frissons de la nuit.
Pendant ce temps-là, je rêvais. Oh! Ils me reviennent que trop bien. Jamais je n’avais fait de tels rêves. Ils avaient l’air trop réels. Je déambulais dans les rues d’une ville complètement inconnue, seul. Il faisait chaud et humide. C’était une belle journée. J’avais dans mes mains mon collier de perle. Je sentais que je devais faire quelque chose avec cet objet, mais je ne savais pas trop quoi.
Par un stratagème caractéristique aux rêves, je me suis retrouvé tout à coup au haut d’une colline, au milieu de la nuit. C’était la pleine lune. Le silence régnait en maître sur ce territoire, tout aussi inconnu que la ville où je me trouvais quelques instants plus tôt. Au bas de la colline, une silhouette commençait à gravir la pente. Une sombre silhouette. J’aurais dû avoir peur et m’enfuir, mes les rêves nous contrôlent et pas le contraire. Je restais donc là, attendant.
Je me suis retrouvé projeté une fois de plus dans la ville inconnue. Je marchais toujours l’âme en paix avec mon collier de perles. Des gens avaient commencé à envahir les rues. Je les regardais passer. Je cherchais quelqu’un en particulier et je finis par la trouver. Elle marchait vers moi, belle comme un ange, souriante, resplendissante dans une robe blanche. Plus elle approchait, plus je reconnaissais sa robe de mariée.
Elle disparut alors, car je me trouvais maintenant sur la colline. La silhouette s’approchait encore. L’angoisse m’envahit. Je sentais que je devais m’enfuir à tout prix, mais je restais figé sur place. J’aurais souhaité me réveiller à ce moment, j’aurais dû, mais je ne le pouvais pas. J’étais ancré sur place par une mystérieuse force. Et la silhouette qui montait…montait…montait…
De retour dans la ville inconnue. Ça s’est assombri mais ma femme est toujours resplendissante. D’elle émane une luminosité qui rend inutile la présence du soleil. Elle s’approche de moi et caresse mes lèvres d’un doux baiser. Je sais maintenant que le collier est pour elle. Il va lui aller à ravir. Je lui montre, elle sourit et se retourne en tenant ses cheveux pour me permettre d’enlacer le collier. Oh, non! Il est un peu trop petit. Il ne lui va pas. Alors j’essais avec une plus grande force de rejoindre les deux bouts.
La silhouette continue à gravir la colline. Je frissonne, non de froid, mais de peur. Une peur à glacer le sang. Je ne veux pas qu’elle me rejoigne. Je peux maintenant discerner une partie du visage. Un sourire plutôt. Je n’ai jamais autant frissonné de ma vie qu’en le voyant.
Je force toujours le collier. Je vois la peau de son coup se tordre sous les perles du collier. Ce satané collier ne veut pas lui aller. Il va voir de quel bois je me chauffe! Je force encore plus, toujours plus. Il n’y a plus de luminosité qui émane de ma femme. Il me semble que la robe est devenue fade. Je crois que c’est seulement à cause du collier. Si je réussissais à lui mettre, elle redeviendrait lumineuse. Je force encore plus avec une rage que je ne me connaissais pas. Je n’entends pas ses suffocations.
La silhouette est près de moi. D’une voix sombre et lugubre, elle me dit que je faisais du bon travail. Que j’étais un employé model. Qu’il ne s’attendait pas à une telle performance de ma part. Je veux lui poser des questions, car je ne comprends pas. Il continue à sourire. Dieu! Faite que je me réveille au plus vite!
Je serre toujours plus fort. J’entends un cri de terreur au loin. Ce maudit collier ne veut juste pas s’attacher. La silhouette a maintenant changé de rêve, elle se trouve près de moi. Ma femme laisse tomber ses cheveux et son corps devient mou, lourd. La silhouette s’esclaffe et disparaît. Je retourne ma femme.
Mais je la lâche tout de suite. Son visage est d’une laideur incomparable. Son visage tout en teinte de rouge et de violet, les yeux sortant des orbites. Un regard terrifié reste imprimé sur son visage. Mon Dieu! J’ai tué ma femme! Faites que je me réveille. Je veux quitter cet endroit au plus vite. Il commençait à faire froid. Le paysage autour commença alors à se dissoudre tranquillement. J’émergeais du rêve tout doucement. Finalement, j’aurais dû rester à jamais dans ce rêve, au lieu d’affronter à mon réveil ma femme, arborant le même visage horrible que j’avais vu dans mon rêve. J’avais les bras graffigné et au bout de mes bras, mes mains tenaient le collier de perle…autour du coup de ma femme.
Maintenant, assis sur le siège arrière de l’auto de police, j’écris ces dernières lignes. On va probablement me jeter en prison ou mettre dans un hôpital psychiatrique. Là peut-être on pourra me dire ce qui s’est produit, qui de la mort, de la folie ou du mal j’ai rencontré dans mes rêves. Car ça ne peut être que ça.
Dieu que je l’aimais, ma femme!
Fin[/i] |
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